Mes Whippets
Dès les années 1980, je regardais mon chien (corniaud) Cognac, avec sa tête de Terrier mais une oreille portée un peu "en rose" et sa robe sable, et je me disais: "je devrais le marier à une Whippet, pour me garder un petit". Bien sûr il n'en fut rien, Cognac eut quelques bâtards, aucun conforme à ce souhait !
Mon premier Whippet arriva en janvier 1979, gràce à M. Ludovic Gérona, qui me permit d'avoir OYEZ-OYEZ de la Vallée des Baronnies. Ma fille Marie réclamait un chien de compagnie, je voulais un format assez léger, à poil court, élégant et facile, alors tout naturellement j'ai pensé à un Whippet ! Marie, trouvant son nom officiel trop compliqué, s'empressa d'en trouver un autre à la petite chienne: ce fut "Ophélie", mais on ne l'appellait que "Lili"
Lili avait déjà 6 mois à son arrivée. Elle avait peu d'expérience de "la vie", et était très timide. Il lui fallut longtemps pour s'habituer à sa nouvelle vie, et elle garda toujours une crainte de l'inconnu, de l'extérieur, des gens et des chiens. Toute sa vie, Lili détestait sortir. Avec elle, pas de promenades. Un simple aboiement au loin et elle détallait comme si sa vie en dépendait. Sa confirmation, à l'exposition internationale de Montpelllier, fut pour elle une expérience terrifiante, dans ce grand hall vibrant de multiples aboiements !
Bien entendu, vers 3 - 4 ans, je souhaitai lui trouver un mâle. Et, avec l'aide de M. Litarri, à l'époque délégué régional du club, j'en trouvai un. Mais Lili n'avait aucune envie qu'un inconnu s'approche d'elle (tout Champion qu'il fût) ! Terrifiée par les mauvaises manières de ce Monsieur, elle envisageait même de le mordre (mais pour cela, il aurait fallu le toucher, ce à quoi elle ne pouvait pas se résoudre !!). Chez les propriétaires de ce chien, médusés, elle se cacha sous une table basse, toute tremblante, menaçant son "fiancé" de le mordre chaque fois que lui, tout émoustillé par les odeurs qu'elle émettait malgré elle, tentait une manoeuvre d'approche. Scène digne d'un film comique de mauvais goût. Je me suis cru très malin: l'insémination artificielle, pensais-je, allait tout faciliter. Mais non, Lili resta résolument vide. L'année suivante, deuxième tentative, et la troisième année encore, avec un autre mâle cette fois. Chaque fois même scenario, sans résultat. Reconnaissant ma défaite, j'ai stérilisé Lili, qui n'a plus jamais été obligée de côtoyer des chiens inconnus, et s'en est trouvée beaucoup mieux. Plus jamais,... sauf quand mon frère venait en visite avec sa grosse chienne croisée Labrador: Lili avait beaucoup de mal a supporter cette envahissante cousine qui lui faisait très peur !
Lili mourut le 16 août 2011 (d'une insuffisance rénale), elle venait d'avoir 13 ans. Malgré ses phobies, je pense qu'elle aura passé une vie sereine, et même, à la fin, elle semblait apprécier la compagnie des autres whippets de la maison. Elle aura eu un peu de joie vers la fin de sa vie anxieuse.
En janvier 2008, je contactai M. Litarri, parce que j'étais décidé à franchir le pas, et à faire l'acquisition d'une chienne Whippet de 2 mois. Il me conseilla l'élevage familial de Mme Dye, à proximité. Je voulais une chienne LOF, sans bien savoir ce que j'allais faire avec elle, mais je savais déjà que j'aurais envie d'avoir une fille d'elle. Je pus voir la portée assez jeune, tous les chiots étaient bringés et panachés (deux couleurs qu'a priori je n'aime pas beaucoup) ! Mais ils étaient dans la cuisine, leur mère allant et venant dans la maison. Un mode de vie permettant de penser que ces bébés seraient bien socialisés. Et puis bien sûr j'ai craqué, et j'en ai réservé une. Incapable de faire un choix , j'optai pour la plus panachée (au moins, c'était celle qui avait le moins de bringeüres !). Je pus choisir le nom, et, en référence aux livres de Tolkien "Le Seigneur des Anneaux", ce fut ARWEN (pardon, "DAME" ARWEN, pour avoir l'initiale correspondant à l'année !). J'avoue que le fait que son père et ses grands-pères soient titrés (en beauté et en PVL) me laissait totalement indifférent.
A peine âgée de 2 mois, Arwen s'installa chez moi. Encore petite, elle ne fit pas peur à Lili, ni aux 3 chats. Comme elle était très sociable, elle aima d'emblée tout le monde. Je tombai sous son charme très vite: elle est tout ce que j'aime chez le chien, avec la grâce du Whippet en plus. Avec elle, tous les jeux sont possibles, elle n'a peur de rien, elle est prête à tout, toujours partante, et, finalement, très obéissante. Il y eut, bien sûr, quelques dégâts matériels, dûs à son envie de découvrir le monde (avec les dents de préférence), mais plutôt moins qu'avec les chiots de grandes races que j'avais eus avant elle. Et les longues promenades dans la garrigue ou les friches autour de mon village, quel délice ! Au début, son enthousiasme me permit d'y emmener Lili, qui se laissait convaincre. Mais, fatalement, un jours ou l'autre nous croisions un chien. Alors Lili partait ventre à terre, puis refusait de revenir sur les lieux de sa frayeur. Elle refusait définitivement d'y revenir. Alors, lorsque je fus incapable de trouver des endroits de promenades qui ne lui rappelaient pas de mauvais souvenirs, comme je ne voulais pas la tenir constamment en laisse pour l'obliger à y aller contre son gré, je la laissai à la maison (ce dont elle ne s'est jamais plainte). Et Arwen semblait trouver les promenades moins amusantes. Elle fait la fête à tous les chiens (ou humains) qu'elle croise, mais ils sont assez rares là où je vais.
A peine âgée d'un an, Arwen participa à sa première exposition. Moyen pour moi de la faire confirmer. Comme il n'était pas possible de l'inscrire en confirmation seule, je l'avais mise en classe "jeunes". Elle me bluffa en finissant deuxième Excellent (sur 5 femelles). Mais comme elle était confirmée et qu'elle n'avait pas montré pour l'expo un enthousiasme excessif (moi même n'en éprouvant aucun), je pensai mettre fin à sa "carrière".
Première portée
Pour des raisons personnelles liées à un déménagement que je savais proche sans pouvoir en prévoir exactement la date, j'avais décidé qu'Arwen aurait une portée le plus tôt possible, pour que ses chiots grandissent dans ma maison qui se prêtait bien à cette expérience. J'avais déjà trouvé le papa, un chien charmant, très bien élevé, vivant en famille comme chien de compagnie, mais issu d'illustres ancêtres. Je connaissais ce chien (UNTER von Hoëhenzoller), avant la naissance d'Arwen: en le voyant j'avais dit: "s'il a des petits j'en veux un !" Arwen, bien dans sa peau et épanouie en toutes circonstances, trouva que la saillie était une expérience satisfaisante: comme le mâle vivait à la maison pendant cette semaine, elle demanda à être saillie plusieurs fois par jour pendant plus d'une semaine. Et la gestation fut sans histoire, comme la maman. Elle continua ses jeux dans le jardin (avec Lili, qui dans son environnement habituel était très joueuse, ou sans Lili, lorsque celle-ci trouvait que la sieste avait bien plus d'attraits). L'accouchement fut normal, long comme il se doit pour une primipare, mais sans problème. Le 15 septembre 2009, Arwen expulsa 10 chiots ! Le premier ne résista pas, et un autre était mort avant la naissance. Les 8 autres grandirent sans problème. Les 3 premières semaines m'ont laissé un souvenir épuisant: Arwen, en mère "moderne", s'était mise au temps partiel dès la naissance: elle était très attachée à ses bébés, mais encore plus à un sommeil réparateur. Alors quand ils pleuraient, elle savait les laisser attendre. Du coup les tétées étaient plus rares que ce que les chiots et moi supposions. Par contre elle ne manquait pas de les nettoyer, de les lécher, profitant de ses (rares) visites à sa portée pour faire en même temps nourriture et toilette. Les chiots étant sous une lampe à infra-rouges ne souffraient pas du froid, mais ils ne grandissaient pas assez vite à mon goût. Alors le cycle (ou plutôt l'enfer) des biberons commença. Je n'ai jamais été fan de la puériculture ! J'ai trouvé un équilibre en donnant 1 (parfois 2) biberon(s) par jour, et les petits retrouvèrent une courbe de croissance conforme à mes attentes. Mon calvaire prit fin lorsqu'ils furent capables de manger seuls. Comme ils n'étaient pas vraiment en manque (c'était plus moi qui m'inquiétais pour eux), ils ne se pressèrent pas de manger, mais enfin une fois franchie cette étape, ils poussèrent comme des champignons. J'avais choisi ma "petite", Elanor (encore le "Seigneur des Anneaux"), et j'en étais content. C'est alors que ma fille Marie commença à me demander de garder son "chouchou", le petit Elendil. Lorsque les gens venaient choisir les mâles, je ne le montrais pas. Lorsqu'il ne resta plus que lui, il fut réservé par téléphone, mais la dame décommanda au dernier moment. Alors j'acceptai de le garder, pour faire plaisir à ma fille, mais conscient que le chien resterait avec moi. Cette augmentation imprévue du cheptel fut bien sûr conséquente, mais Elendil est tellement gentil que je n'ai jamais regretté. Il forme avec sa mère et sa soeur une meute unie très liée, c'est un plaisir de les voir ensemble. Lili a fini par accepter les 2 jeunes (sauf quand ils la bousculent dans son sommeil !). Elendil fut castré à 4 mois et demi parce que je ne voulais pas d'ennui quand les femelles seraient en chaleurs.
Les promenades sont un régal: les voir jouer comme des fous me remplit de joie, et, au retour, ils sont tellement sages ! Ils font tout ensemble, ne sont jamais seuls et paraissent très heureux (sans anthropomorphisme). Tout spécialement, Elanor et Elendil sont inséparables.
découverte de la PVL
intrigué par le bien que tout le monde m'en disait, j'étais tenté par la PVL, mais pas par la compétition (ce qui reste vrai quel que soit la discipline).
Gràce à René Ginestet (élevage de PLI "des Tendres Câlins") j'ai pu découvrir cette activité sur un terrain non officiel, pas trop loin de chez moi.
Je n'avais même pas envisagé de prendre Lili pour cette expérience, et elle n'a pas demandé à venir. Arwen et Elendil ont adhéré (et adoré) immédiatement. Elanor aimait beaucoup courir, mais les premières fois répugnait à me quitter. En deux séances elle a pris confiance, et les trois sont devenus "accros" !
Alors je me suis renseigné, j'ai contacté le Club dans lequel j'étais supposé leur faire passer leur brevet, l'addiction était en cours !
la cotation d'Arwen
Arwen avait eu une portée, deux de ses enfants étaient à la maison, tous adoraient courir, elle avait participé à 1 expo, 1 PVL, et je ne sais plus qui parmi mes nouveaux copains de terrain d'entrainement m'a fait remarquer qu'Arwen pouvait prétendre à la cotation 3.
Le temps de réaliser les choses, et j'ai fait les démarches pour faire enrgistrer ce titre. Dans mon innocence de novice, j'ai même téléphoné à la responsable des cotations à cette époque au Club de la race, pour m'assurer que mon dossier était bien arrivé. Il s'agissait de Mme Bourdin (élevage du Manoir de la Grenouillère). Je n'était pas assez "jeune" dans les whippets pour ignorer à quelle grande dame de la race j'avais affaire, j'étais fort impressionné. Et je fus tout surpris qu'elle me demande pourquoi je faisais valider la cotation 3, au lieu d'attendre la cotation 4 ! Je n'avais jamais envisager d'aller jusqu'à ce titre qui me paraissait si élevé ! La suggestion de cette grande éleveuse m'a amené à envisager sérieusement la question. Et, évidemment, quelques temps plus tard, Arwen était RECOMMANDEE ! Cotation 4, le Graal à mes yeux !
J'ai pris le temps de lire la grille de cotation, de remarquer à quel point elle était pertinente et efficace pour la sélection d'une "élite" de whippets plus abondante que les champions, donc plus efficace pour assurer la pérennité de la sélection de la race avec les deux critères de conformité au standard ET d'aptitude au travail, menés en parallèle et sans exclusive.
Depuis, je suis un fan inconditionnel de ce système de sélection par le club de race, je trouve que c'est le meilleur outil jamais inventé, et j'incite toujours les jeunes whippeters à faire coter leurs chiens !
Depuis, bien entendu, je fais coter tous mes chiens, selon leurs résultats !
Deuxième portée
Lors de la confirmation d'Arwen, j'avais eu un coup de coeur pour BEST ANGEL de l'Orlyne de Standerling (qui n'était pas encore le champion qu'il est devenu par la suite), et j'avais déjà demandé à son propriétaire s'il accepterait de me le prêter pour une saillie, dans un futur hypothétique... Et puis fin 2010, comprenant que j'en aurais le temps avant mon déménagement, je sautai sur l'occasion, et M. Thimoléon eut la gentillesse de me faciliter grandement les choses, en se rendant très disponible (alors que moi je l'étais fort peu !). Bien entendu, Arwen était partante pour les saillies, et elle me donna 9 beaux bébés le 24 janvier 2011. Pour sa deuxième portée, Arwen marqua des points: je la laissai accoucher et élever ses chiots où elle voulait, mais en échange elle se montra beaucoup plus assidue et appliquée, de sorte que le développement des chiots ne me donna pas d'inquiétude (en réalité, ils grandissaient comme les précédents, mais leur calme dû à la présence constante de leur mère me rassurait, à la différence de la portée précédente). De plus, Elanor, fascinée, était une baby-sitter et une nounou très consciencieuse, alors les petits ne se sentaient jamais seuls ! Cette fois j'avais 6 femelles, que de choix, et finalement je me laissai séduire par la couleur de la petite Galadriel. Je trouvais ces bébés très mignons, et très calmes, peut-être grâce à la plus grande implication de leur mère ? Ils m'ont laissé d'excellents souvenirs, et Galadriel se révèla une chienne déterminée, équilibrée, très intelligente, et si facile à vivre ! Et elle sut très facilement s'intégrer à la meute: même Lili semblait l'apprécier.